La différence entre la volonté de Dieu et du Prophète (psl), et la compréhension de l'événement du Ghadir

6:48 - July 07, 2023
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TEHERAN(IQNA)-Dans un discours, l'Imam Musa Sadr a analysé la différence entre ce que Dieu voulait dire dans l'ordre au prophète (psl), le jour de Ghadir, et ce que certaines personnes ont compris.

L’imam Musa Sadr dit : « Ce que le Prophète (psl) a dit à Ghadir, est si clair que de nombreux chiites se demandent comment et pourquoi, malgré l'insistance du Prophète (psl) concernant la succession et la tutelle d’Hazrat Ali (as) après lui, certains ont accepté la tutelle d’autres personnes, ont rompu leur engagement alors qu'ils avaient prêté allégeance à Ali (as), à Ghadir, et ont prêté allégeance à ceux-là même qui avaient prêté allégeance à Amir al-Mu'minin Ali (as). 
La réponse à cette question, a été donnée par l'imam Musa Sadr, religieux et prédicateur chiite, lors d'un discours au Liban. 

La collection des discours de l'imam Musa Sadr concernant Hazrat Ali (as), a été publiée dans le livre « Man of the Sky ». L'un de ces discours est intitulé « Delivering a message in Ghadir Khom », à la veille de la fête de Ghadir, en 1964, au Liban. 

Dans la première partie de ce discours, l'Imam Musa Sadr explique la situation à l'époque où le Prophète (psl) est allé au Hadj, la dernière année de sa vie. Dans ce pèlerinage, le prophète (psl) a expliqué les règles du hadj à différents endroits, à Mina, à Arafat, à Muzdalifah, et a annoncé que ce Hadj était un adieu à l’Ummah.          

Le Prophète a rassemblé les musulmans pour les adieux et pour faire un discours important qui leur sera utile après sa mort. 

L’imam Musa Sadr souligne également les dangers de la communication de ce message au peuple par le Prophète (psl), et déclare que la présentation d'Ali (as) comme successeur, fut à l’origine des persécutions imposées au Prophète (psl) par certaines personnes. Le Prophète (psl) en était conscient et Dieu, pour encourager Son prophète, lui a annoncé qu’Il le protégera :
« Ô Messager, transmets ce qui t'a été descendu de la part de ton Seigneur. Si tu ne le faisais pas, alors tu n'aurais pas communiqué Son message. Et Allah te protègera des gens. Certes, Allah ne guide pas les gens mécréants » (Coran 5 :67)

Certains s’étaient préparés à diriger la communauté après le Prophète. Sans aucun doute, dans une telle situation, faire cette annonce bouleversait leurs rêves. 

Dans ce qui suit, l'Imam Musa Sadr explique que le Hadith de Ghadir 
« مَنْ كُنْتُ مَوْلَاهُ فَهَذَا عَلِيٌّ مَوْلَاهُ» est un hadith authentique dans les sources sunnites et chiites, et que nous devons entendre et comprendre le message, et agir en fonction de ce message et de ce que nous avons compris. Ce religieux militant chiite soulève cette question importante sur la compréhension du message de Ghadir : « Avons-nous bien compris le sens des paroles du prophète ? Certains voulaient se venger d’Ali (as). Dans son sermon, l'honorable Fatima (sa) fait référence au verset 64 de la sourate Ma'idah, et déclare : « Chaque fois que le feu des événements s'embrasait, le Prophète envoyait son cousin dans les flammes. Lorsque la situation devenait difficile, que les événements faisaient rage et qu'un groupe se révoltait, le Prophète envoyait son cousin, Amir al Mu'minin, Ali (as), dans les flammes et il ne revenait pas avant d'avoir éteint le feu de la sédition ». 

Quand la victoire de Muhammad (psl) fut certaine, ses cousins et les tribus arabes réalisèrent qu'ils devaient se convertir à l'islam. Leur entrée dans l'Islam eut lieu quand la position du Prophète s’est stabilisée et que l’ummah a gagné en force. Quel facteur avait causé la stabilité de la religion de Dieu sinon la direction correcte et intelligente du Messager de Dieu et le courage de l'Émir des Croyants qui affrontait les problèmes et avait tué de nombreux héros arabes et anciens Qurayshites, sur l’ordre de Dieu. Le Prophète (psl) savait que certains haïssaient Ali et voulaient se venger. Maintenant que sa mort approchait, que devait-il faire ? Le Prophète a-t-il demandé aux gens d'aimer Ali ? Le Prophète avait dit dans le Hadj al-Wada' et à Arafat : « Personne ne doit se venger du sang qui a été versé ». Il n'était pas nécessaire que le Prophète rassemble les gens pour leur dire d'aimer Ali car quiconque ne l'aimait pas, malgré ses commandements, ne l'aimerait pas après avoir entendu ce sermon. 

Par conséquent, le sens correct du Hadith de Ghadir est que la position que le Prophète (psl) a donnée à Ali (as), sur l'ordre de Dieu, le jour de Ghadir, est la position qu'il avait lui-même, au cours de sa vie, selon le verset :
«النَّبِیُّ أَوْلى بِالْمُؤْمِنِینَ مِنْ أَنْفُسِهِمْ»

« Le Prophète a plus de droit sur les croyants qu'ils n'en ont sur eux-mêmes » (Coran 33 :6) 
L'Imam Musa Sadr demande ensuite : « Agissons-nous d’après ce que nous avons compris ? Nous avons compris qu'Ali est notre maître ». C'est là que l'Imam Musa Sadr met le sens de maître en contraste avec celui d'esclave et dit : « Vous devez obéir à Dieu, au Prophète et à Ali dans vos actions et vos comportements, votre sommeil et votre éveil, et toutes vos transactions. Autrement dit, si quelque chose vous vient à l'esprit vous devez voir si Dieu, le Prophète et l’Imam l’apprécient ou non. Nous avons entendu et compris les paroles du Prophète. Maintenant, nous devons agir en conséquence. Que devons-nous faire ? Dieu veut que nous ne soyons pas soumis à nos désirs et à notre égoïsme. C'est une question d'action. Il ne suffit pas de dire que notre maitre est Dieu, le Prophète et ceux qui croient, exécutent des prières et donnent la zakat, en s'inclinant. Lorsque vous voulez manger ou boire ou faire quelque chose, vous le faites en fonction de vos intérêts et de vos désirs. Dans ce cas, quelle est la différence entre vous et les autres ? Nos actions, nos mouvements doivent s'inspirer de la wilayat. Dans ce cas, notre vie sera différente de la vie des autres, sinon, à quoi bon de dire qu'Ali est le Wali de Dieu ? Si tu dis avec ta langue que ton maitre est Dieu, le Prophète et Ali, mais que ta main, tes oreilles, tes pieds et les parties de ton corps ne le disent pas, qu'est-ce que la wilayat signifie ? Une religion de paroles n'est pas une religion et n'a aucun avantage, et rien ne peut en être tiré. Nous devons partir de notre âme et mettre en œuvre la religion ». 

Dans cette partie de son discours, l'imam Musa Sadr déclare clairement : « Ne dis pas que les autres n’ont pas de religion. Que fais-tu par rapport aux autres ? Si nous n'avons pas d’autorité sur les autres, nous avons l’autorité sur nous-mêmes. A partir d'aujourd'hui, essayons de faire quelques pas dans la direction de Dieu, de Son messager et de Son Wali. C'est ainsi que nous pourrons nous considérer comme des musulmans, sinon l'apparence de la religion n'est qu'une habitude et un jeu ». L'imam Musa Sadr fait ensuite réfléchir ses auditeurs et demande quel changement la religion a apporté dans leur vie et en quoi ils sont différents des autres personnes qui n'ont pas de religion. Puis il souligne que nous devons approfondir notre islam et mentionne un hadith du Prophète (psl) qui dit : « Un temps viendra pour ma nation, où il ne restera de l'Islam qu'un nom, et du Coran qu'un signe ». C’est ce qui se passe aujourd’hui. Quand Ali entrera dans nos cœurs, alors nous atteindrons la dignité et la fierté. Ne dites pas que ce n’est pas possible. Chacun de vous est maitre de lui-même, commencez par vous-même et ensuite Dieu vous aidera ».

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